Purges à France Inter. La France est-elle en train de devenir une République bananière ?

Depuis plusieurs semaines, la radio France Inter est devenue un champ de bataille pour la liberté d’expression dans ce pays. Traditionnellement orientée à gauche, la station avait  accueilli avec inquiétude la réforme des statuts de l’audiovisuel public de mars 2009. Pour rappel, cette réforme prévoit la nomination des présidents de radio France et France Télévision en conseil des ministres. Bref, un retour à l’ORTF avait-on clamé alors. Que nenni, répondait Nicolas Sarkozy, « l’indépendance de la Maison Ronde ne sera jamais remise en cause ». Il fit un geste de bonne volonté en nommant des personnalités plutôt marquées à gauche : Jean-Luc Hees, président de Radio France et Philippe Val (ex-rédacteur en chef de Charlie Hebdo) à France Inter.

Puis le temps passa… Les journalistes, chroniqueurs, humoristes de la station ont voulu tester la liberté d’expression supposée. Ils ne furent pas déçus du voyage. À chaque papier un peu osé, à chaque ministre égratigné, l’offensé téléphonait à la direction pour réclamer la tête du coupable. Effrayé par les réprimandes du maître, Jean-Luc Hees et Philippe Val décidaient de prendre les devants et multipliaient les injonctions à la retenue et à la mesure.

Les interventions musclées du chef de l’état pour réclamer la tête d’un journaliste irrévérencieux souffrent de plusieurs précédents. En 2008, Nicolas Sarkozy avait obtenu la tête de Patrick Poivre d’Arvor, coupable d’avoir qualifié le chef d’état « de petit garçon tout exité. » Mais TF1, c’est TF1… qui est à la France ce que Fox News est aux États-Unis… Coup de théâtre : 11 janvier 2010, déclaration fracassante de Philippe Val, qui s’émeut des attaques à l’encontre de son ami Nicolas Sarkozy : « France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station ». Nicolas Sarkozy, actionnaire de France Inter… la radio n’est-elle plus financée par les contribuables ?

Notre Cavaliere Nain a-t-il déposé une OPA sur les médias publics de ce pays ? Depuis l’arrivé de Nicolas Sarkozy au pouvoir, la démocratie française suit de plus en plus la voie ouverte par l’Italie. Collusion entre le monde des affaires et le pouvoir politique. Une élite inculte  à la moralité douteuse qui étale sa richesse dans la verroterie. Enfin, des médias qui sont presque totalement à la botte du maître.

Quel gouvernement démocratique pourrait encaisser autant de scandales sans jamais une démission ? Les voyages en jet privé de Christian Estrosi, suivi de l’appartement de fonction attribué à sa fille. La campagne de vaccination de Roselyne Bachelot, suivie des soupçons de népotisme en faveur de son fils, les cigares de Christian Blanc, le double salaire de Christine Boutin, le permis de construire frauduleux d’Alain Joyandet, les dérapages racistes de Brice Hortefeux etc…  Dans n’importe quelle démocratie sérieuse, le gouvernement serait tombé depuis des lustres !!! Roselyne Bachelot parle de « naufrage morale » à propos du parcours de l’équipe de France de football, n’est-ce pas l’hôpital psychiatrique qui se fout de la charité chrétienne ?


~ par L'éphémère du crépuscule sur mardi 29 juin 2010.

3 Réponses to “Purges à France Inter. La France est-elle en train de devenir une République bananière ?”

  1. tu n’aurais pas fait un chassé croisé ?? ne s’agit-il pas plutôt des voyages en jet d’Alain Joyandet et du permis de construire d’Estrosi ??

  2. Parce que le P. Val qui est à France Inter est le même que celui qui était à Charlie Hebdo ??!! Moi qui croyais qu’il s’agissait d’un clône de droite…
    Ca doit bien faire marrer Siné tout ça. Mais ça fait peur quand même !

  3. @ Metreya,
    Il y a deux affaires de Jet privés… Christian Estrosi a coûté 138000 euros au contribuable en 2008, pour revenir de New York en temps et en heure pour assister à un pot de Nicolas Sarkozy.
    Alain Joyandet, lui, ne nous a coûté « que » 116500 euros, mais il revenait d’Haïti, c’est moins classe. Pour le permis de construire, il s’agit bien de la villa de Monsieur Joyandet à Saint-Tropez. Christian Estrosi a « uniquement » abusé des logements de fonction.

    Je sais, vous vous dîtes cela commence à faire beaucoup, mais ils auraient tort de se priver : « pas vu pas pris » euh pardon, « vu et pas pris »…

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