Le défi de Marcel Moineau.

L’homme que vous voyez sur cette photo est un miraculé. Je vais vous narrer ici même son histoire incroyable. Afin de préserver son légitime anonymat tout au long du récit, nous l’appellerons Marcel Moineau.

Lundi 21 janvier à l’aube, deux hommes habillés en redingote noire sonnent à la porte de Marcel. Ils se présentent comme les témoins du grand Khan :

Les témoins du Grand Khan : Elwood « Tamerlan » et Jake « Kubilaï »

Le saigneur des steppes du Berry vient de lui lancer un défi : Dans une semaine jour pour jour, le grand Khan attendra Marcel dans le gymnase pour une partie de badminton sans merci. Marcel ne sent plus ses jambes. Cet homme, ou du moins ce prof d’EPS, commence sa longue descente aux enfers. Il ne parvient plus à avaler une cuillère de nourriture. Pendant toute la semaine il fait de terribles cauchemars et souffre d’insomnies, même au travail. Il n’est pas sot, il a entendu parler des exploits du grand Khan. Il sait pertinemment qu’il n’a aucune chance ! Son seul espoir est de combattre vaillamment et périr dignement. S’il parvient à marquer un ou deux points, le Khan mettra peut-être une photo de ses oreilles sur le blog en hommage à sa bravoure. (Je n’exhiberais rien de plus, car un professeur d’EPS n’a que le regard pétillant du taureau. 🙂 ) Il vivotait ainsi résigné, traînant les pieds et fixant le sol avec un regard abattu. Il pleurait parfois dans les toilettes du collège en pensant au match de lundi.

Et puis dimanche, le miracle est arrivé. Le Khan a déclaré forfait en raison d’une déchirure musculaire au bras droit. (Ce qui nous prouve que même le grand Khan est humain.) En apprenant la nouvelle, Marcel a pleuré de joie. Il sautillait en hululant avec les grâces d’une jeune dinde nominée à la Star Ac’. En salle des profs, il souriait de nouveau comme un condamné à mort qui vient d’apprendre le report de son exécution. Ah, il fait plaisir à voir… mais il n’a pas encore réalisé que le répit sera de courte durée.

Chaque jour, le bras du Khan se renforce. Il est même allé s’entrainer avec le bras gauche sur le créneau handisport du mercredi. Il a joué en équipe avec Hugues, le plus maladroit du gymnase. Malgré ce double handicap, le Khan a remporté 4 sets contre 3 sets perdus. Il n’a fini que deux fois par terre, dont une à cause de son équipier. Comme Chabal, on raconte qu’il donne des coups de tête dans les murs pour solidifier son jeu d’attaque et il mange du piment pour accroître ses réflexes défensifs. (C’est pour ça que les Chinois sont aussi forts au badminton, car ils mangent très pimenté !)

Ô tu peux trembler Marcel Moineau car tu devras bientôt sauter de ta branche et la chute sera terrible !! 😉

~ par L'éphémère du crépuscule sur vendredi 1 février 2008.